Sortie du 27 avril 2024

L‘île de Porquerolle

41 participants ( 22 adhérents Rando Rambaud, 19 invités)

4 h20 de marche 12,5 kms 248m de dénivelé

Il est 4h 30 et nous voilà prêts à quitter nos montagnes pour une journée sur l’île de Porquerolles ” la Perle” des Iles d’Or aux côtés de Port Cros et de l’île du Levant.

Arrivés tout au bout de la presqu’île de Giens où nous accueillent nos guides Sandrine et Charlotte, nous sommes prêts pour une courte traversée. Sous le mistral, la mer est bien agitée. Nous avons quitté la Tour Fondue seulement depuis 20 minutes et déjà le port de Porquerolles est en vue ainsi que son petit village niché au fond d’une baie entourée de jolies maisons colorées.

Devant la carte dessinée par les enfants de l’école, Sandrine présente l’île: 7kms de long pour 2,5 de large, des plages au nord dont la plage Notre Dame classée la plus belle d’Europe, des falaises au sud, 3 domaines viticoles et des vergers conservatoires. 250 habitants à l’année, 10 000 par jour en été! L’île est propriété de l’état depuis 1971. Le Parc National de Port Cros en gère 75%.

Au cœur du village, notre groupe désormais scindé en 2 (l’un conduit par Sandrine, l’autre par Charlotte) rejoint la jolie place d’Arme bordée de grands eucalyptus et de l’église Ste Anne dont l’histoire est assez surprenante. En effet, elle renferme un chemin de croix gravé au couteau dans du bois de noyer par un soldat convalescent.

Avant de monter jusqu’au Fort Ste Agathe, juché sur un promontoire au dessus du village, Sandrine nous explique que l’île, après avoir connu une histoire mouvementée, fut achetée par François Joseph Fournier de retour du Mexique où il avait fait fortune, en 1918, pour l’offrir en cadeau de mariage à son épouse,

Une courte montée bordée d’agaves, d’acanthes dont les feuilles sont le décor des chapiteaux corinthiens, de pins d’Alep, nous conduit au fort .Pénétrant dans son enceinte, un figuier attire notre attention. Celui-ci, presque sans feuilles, présente des bouquets de petites figues au bout de ses branches. Sandrine nous apprend qu’il s’agit d’un figuier mâle dont les fruits ne seront pas comestibles mais qu’il va assurer, grâce à l’intervention d’un insecte, le blastophage, la pollinisation des fleurs femelles. Ces fleurs ont la particularité d’être cachées à l’intérieur des jeunes figues.

Le fort, construit sous François 1er, est affecté depuis 1991 au parc National de Port Cros. Sa situation permettait la surveillance de la rade de Hyères et du village. Derrière des murs de 4 m d’épaisseur, la tour abrite une grande salle surmontée d’une terrasse. De là, le regard couvre tout l’horizon: le massif des Maures, les sommets dominant Toulon, les vignes, les plages.

À quelques minutes, derrière le fort, nous découvrons ”Le Moulin du Bonheur”. Il a été entièrement restauré et représente le type même du moulin à vent provençal. Plusieurs rangées de galets à sa base empêchaient les rats noirs de monter manger les grains de blé ou de pois chiche.

Mais pourquoi ce nom de moulin du bonheur? Charlotte raconte qu’un homme serait venu habiter le moulin délabré et que celui-ci aurait passé une petite annonce pour trouver une compagne et il y aurait vraiment une femme qui serait restée vivre avec lui. La deuxième histoire raconte que c’était un lieu de rendez-vous.

Nous continuons notre promenade découverte par les vignes et les vergers conservatoires. (180 variétés d’oliviers, 60 de figuiers, 50 de pêchers, 60 de mûriers). Chemin faisant, Sandrine nous fait découvrir la bruyère arborescente qui servait à fabriquer des pipes et le caroubier dont les fruits sont des gousses contenant des graines dont le poids (0,20gr) et la taille sont très réguliers, elles ont servi de mesure et sont à l’origine des mesures des pierres précieuses, le carat. Celui-ci représentait le poids d’une graine de caroube.

À mi-parcours, pour le pique-nique, nous rejoignons la Plage d’Argent qui doit son nom au sable de quartz blanc. Nous trouvons un coin où le vent nous laisse à peu près tranquilles. On renonce pour l’heure à la baignade, seules quelques courageuses tentent un bain de pieds.

Ensuite, cap vers le sud de l’île, vers les calanques de L’Indienne et Grand Cale. Arrivés près de la côte, le paysage change radicalement, de hautes falaises plongent dans la mer créant des à pics vertigineux. Le mistral a beau s’exciter, il ne nous empêche pas d’admirer la magnifique vue panoramique. Nous empruntons à présent un sentier qui longe les falaises et traverse alternativement des bois de chênes verts, des maquis de lentisques, de myrtes odorantes et d’arbousiers… . Le circuit ne laisse pas place à l’ennui, on ne s’éloigne jamais trop de la mer.

C’est en longeant la plage de la Courtade que nous rejoignons le village où certains vont se désaltérer pendant que d’autres se régalent d’une glace.

17 heures, il est temps de se faire secouer sur le bateau de retour vers La Tour Fondue où nous attend notre chauffeur.

Superbe journée aux côtés de guides passionnantes.

Geneviève